Vie et santé au travail

Résumé

Jour 1 : Le travail et la vie. L’articulation entre travail et vie traverse plusieurs courants de pensée et constitue un problème central pour la philosophie du travail contemporaine. Que ce soit pour contester la réduction du travail à la vie biologique, ou pour faire de l’ancrage vital un levier de critique politique et d’émancipation, le prisme de la vie semble incontournable pour penser l’activité de travail. Le colloque sera l’occasion de se demander comment les philosophies du XXème siècle peuvent nourrir notre conception contemporaine du travail. Le travail est-il toujours incarné ? Existe-t-il une relation structurelle entre fonctions, besoins vitaux et travail ? Qu’est-ce qu’un milieu de travail ? Comment penser le travail vivant humain et non humain ? Il s’agira tout au long de la journée d’interroger la notion de travail vivant à partir des philosophies contemporaines (réceptions de Marx, pragmatisme, pensée d’Hannah Arendt, philosophies féministes, phénoménologie), mais aussi de l’histoire du travail animal.

Jour 2 : Le travail et la santé. A l’heure où une large part de la critique se propose d’identifier des pathologies et des souffrances sociales, que faire du concept de santé quand on parle du travail ? Nous poursuivrons les réflexions sur le travail et la vie dans la mesure où il n’y a de santé et de souffrance que pour des vivants, c’est-à-dire des êtres vulnérables et incapables d’être indifférents à leur milieu de vie. Nous voudrions repartir du dialogue initié depuis longtemps déjà entre ergo-disciplines et philosophie. D’une part, le concept de santé fait sans cesse l’objet de (re)cadrages institutionnels, sociaux et académiques, de sorte que ses acceptions (autonomie, normalité, qualité de vie…) dépendent de ce à quoi on les oppose (risques, vulnérabilité, souffrance, pénibilité…). Comment comprendre les liens entre la santé et ces notions connexes ou contraires ? Quels recoupements et écarts caractérisent la santé telle qu’elle est vécue et exprimée par les travailleur.euse.s, telle qu’elle est pensée par les sciences du travail, et telle qu’elle est prise comme objet par des dispositifs de gestion ? D’autre part, on peut se demander si la permanence de la signification de la santé au travail est ou non remise en question par les mutations du travail. Quelle place le corps et l’imagination occupent-ils aujourd’hui dans la définition de la santé au travail ? Les normes prescrites et les marges de manœuvre existent-ils toujours selon les mêmes modalités ?

Programme

Modérateur : Jean-Philippe Pierron

10h — Ouverture de la journée et introduction

• 10h30 — Pauline Clochec, "L'exploitation corporelle chez (et à partir de) Marx"
• 11h30 — Arnaud François, "Le travail et la vie dans les romans de Zola"

12h30 — Pause déjeuner

Session de l'après-midi animée par Jean-Philippe Pierron

• 14h30 — Katia Genel, "Travail, labeur et nécessité : d'Arendt aux théories féministes"
• 15h30 — Eric Hamraoui, "Travail et vie : figures contemporaines d'une dissociation"

16h30 — Pause

• 16h45 — François Jarrige, "La Ronde des bêtes. Mobiliser le travail vivant à l'âge industriel"

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Mercredi 24 septembre : La santé au travail