Marina Launay
14 avril 202514h
Cnam - site Gay Lussac
Amphithéâtre (rez-de-chaussée)
41 rue Gay-Lussac 75005 Paris
Suivi d'un pot
en salle 41 au 2ème étage (vers 17h)
Marina LAUNAY soutient sa thèse en Psychologie et Ergonomie, spécialité Ergonomie
École Doctorale Abbé Grégoire
CRTD-Cnam
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Les projets de rénovation en logement social comme opportunité de développement d’une réflexivité énergétique : vers des habitants-concepteurs ?
Sous la direction de Mme BARCELLINI Flore Professeure des Universités, Cnam - CRTD
et co-encadré par Mme RUELLAN Marie Maîtresse de conférence, CentraleSupélec - IETR
Jury
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Mme. Béatrice CAHOUR, Chercheure CNRS HDR, Institut Interdisciplinaire de l'Innovation, Télécom Paris : Rapporteure
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Mme. Valérie PUEYO, Professeure des Universités, Institut d'Études du Travail, Université Lumière Lyon 2 : Rapporteure
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M. Hamid BEN AHMED, Professeur des Universités, IETR, ENS Rennes : Examinateur
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M. Gaëtan BRISEPIERRE, Docteur en Sociologie : Examinateur
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Mme. Marie DEGREMONT, Directrice des études, La Fabrique de la Cité : Examinatrice
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Mme. Sylvia PELAYO, Professeure des Universités, CIC-IT, Université de Lille : Examinatrice
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M. Laurent LOGEZ, Directeur Innovation et Transition : Invité
Résumé de thèse
La transition énergétique et le développement durable questionnent les transformations des situations domestiques et de travail. Ces transformations, inscrites dans les politiques de Maîtrise De l’Energie (MDE), sont conduites dans le secteur du logement via deux types de solutions : (1) la mise en œuvre de dispositifs techniques incarnés par la rénovation énergétique, et (2) la mise en œuvre de dispositifs de changement des comportements et de transformation des usages (Maestroni, 2018 ; Beslay, Gournet & Zélem, 2019). Ces transformations sont enrichies, dans le secteur du logement, d’enjeux de réduction de la précarité énergétique qui est associée à des problèmes de santé et d’insertion socio-économique des habitants (ONPE, 2019). Ces enjeux touchent particulièrement le secteur du logement social, où la précarité énergétique touche 36% des habitants (ONPE, 2019), et où la rénovation massive des logements énergivores est nécessaire d’ici 2035. Dans ce cadre, cette thèse vise à comprendre (1) comment les concepts de transition énergétique et de développement durable véhiculés par les politiques de MDE sont opérationnalisés par une pluralité de professionnels agissant à différentes échelles d’action en logement social, et (2) en quoi la conduite des projets de rénovation énergétique dans ce secteur participe à transformer les situations domestiques des locataires sur les plans énergétique et de l’habiter. Nous abordons ces questions à l’appui des cadres produits en Ergonomie concernant la conception participative (Cahour, 2002 ; Lecoester, 2015) et la conception de situations domestiques durables (Fréjus, 2019), ainsi que d’un cadre d’analyse inspiré du modèle des systèmes de systèmes soutenables (Chizallet et al., 2024 ; Thatcher & Yeow, 2016), enrichis des connaissances issues des sciences humaines et sociales relatives au concept d’habiter (Bachelard, 2020 ; Subrémon, 2009). Les contributions empiriques de ce travail prennent appui sur (1) des entretiens semi-directifs menés auprès de professionnels du logement social et de l’énergie, et (2) un cas d’étude relatant la conduite d’un projet de rénovation énergétique par un Organisme HLM. Nos résultats montrent que le travail de certains professionnels agissant en logement social à une échelle mésoscopique, intègre une redéfinition des concepts de transition énergétique et de développement durable. Cette dernière participe à l’intégration d’une dimension pédagogique dans la mise en œuvre de dispositifs de transformation des usages, qui pourrait favoriser le développement d’une réflexivité énergétique chez les habitants. Nous questionnons ensuite les possibilités de développement d’une réflexivité énergétique dans la conduite des projets de rénovation en logement social. Nos résultats montrent que le cadre participatif mobilisé par un Organisme HLM dans la conduite de ses projets de rénovation, centré sur l’information et la consultation, limite (1) l’intégration des situations domestiques des locataires dans les projets de rénovation, et (2) l’intégration de la dimension énergétique dans les échanges entre les professionnels impliqués dans la rénovation et les locataires. Ces limites sont notamment liées à l’établissement d’espaces de négociation formels fermés, excluant les locataires du processus de conception de leur « chez-soi », et à la présence de tensions non discutées entre dimensions énergétique et de l’habiter. Malgré ce cadre participatif restreint, nous montrons également l’existence de stratégies mises en œuvre par les locataires en vue d’influencer l’application du projet de rénovation chez eux, et de se réapproprier leur logement. Ces résultats nous poussent à considérer la rénovation énergétique comme une ressource potentielle à la conception de situations domestiques durables, et ouvrent des perspectives concernant le développement d’une Maîtrise d’Usage en rénovation, et la reconnaissance du rôle d’habitants-concepteurs de leur « chez-soi » des locataires.
Mots clés : rénovation énergétique ; réflexivité énergétique ; conception participative ; logement social
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Abstract
The energy transition and sustainable development call into question transformations in domestic and work situations. These transformations, which are part of Energy Management policies, are being carried out in the housing sector via two types of solutions: (1) the implementation of technical measures embodied in energy renovation, and (2) the implementation of measures to change behaviors and transform uses (Maestroni, 2018; Beslay, Gournet & Zélem, 2019). In the housing sector, these transformations are enriched by the challenges of reducing fuel poverty, which is associated with health problems and the socio-economic integration of residents (ONPE, 2019). These issues particularly affect the social housing sector, where fuel poverty affects 36% of residents (ONPE, 2019), and where massive renovation of its energy-intensive housing is required by 2035. In this context, this thesis aims to understand (1) how the concepts of energy transition and sustainable development conveyed by Energy Management policies are operationalized by a range of professionals acting at different levels of action in social housing, and (2) how energy renovation projects in this sector help to transform residents' domestic situations in terms of energy and “dwelling”. We address these questions using frameworks produced in Ergonomics concerning participatory design (Cahour, 2002; Lecoester, 2015) and the design of sustainable domestic situations (Fréjus, 2019), as well as a framework of analysis inspired by the model of sustainable systems of systems (Chizallet et al., 2024; Thatcher & Yeow, 2016), enriched by knowledge from the human and social sciences relating to the concept of "dwelling" (Bachelard, 2020; Subrémon, 2009). The empirical contributions of this work are based on (1) semi-structured interviews with social housing and energy professionals, and (2) a case study of an energy renovation project carried out by a social housing organization. Our results show that the work of certain professionals working in social housing on a mesoscopic scale (e.g. professionals working in energy agencies and in social housing organizations) incorporates a redefinition of the concepts of energy transition and sustainable development. The latter contributes to the integration of an educational dimension in the implementation of devices designed to transform uses, which could encourage the development of an energy reflexivity among residents (Fréjus, 2019). We then examine the possibilities for developing energy reflexivity through renovation projects in social housing. Our results show that the participatory framework mobilized by a social housing organization in the conduct of its renovation projects, centered on information and consultation, limits (1) the integration of the domestic situations of residents in the renovation projects, and (2) the integration of the energy dimension in the exchanges between the professionals involved in the renovation and the residents. These limits are notably linked to the establishment of closed formal negotiation spaces, excluding residents from the process of designing their “home”, and to the presence of unaddressed tensions between energy and "dwelling" dimensions. Despite this restricted participatory framework, we also demonstrate the existence of strategies implemented by residents to influence the implementation of the renovation project in their homes, and to make their housing their own again. These results suggest that energy renovation is a potential resource for the design of sustainable domestic situations, and raise prospects for the integration of use-related knowledge in renovation, and the recognition of the role of residents as designers of their own “home”.
Keywords : energy efficiency ; energy reflexivity ; participatory design ; social housing
14 avril 202514h
Cnam - site Gay Lussac
Amphithéâtre (rez-de-chaussée)
41 rue Gay-Lussac 75005 Paris
Suivi d'un pot
en salle 41 au 2ème étage (vers 17h)
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